
Denoël
Broché, 205 pages
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Légendes
de Catherine M.
de Jacques Henric
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Un samedi d'août 1999, en gare frontière de Port-Bou, Jacques
Henric prend Catherine en photo, nue sous sa robe déboutonnée. Ce cliché
saisi sur le vif, cette anecdote ouvrant Légendes de Catherine M.
disent la complicité entre cet homme et cette femme, compagnons depuis près
de trente ans. C'est justement depuis le milieu des années soixante-dix
que l'écrivain photographie "ce corps, ce même corps, qui n'a étonnamment
pas changé", remplissant un album de famille, réduit à "cette
unité-là : Catherine". Avec elle, c'est tout un jeu qui s'est
mis en place, où tous deux sont acteurs et témoins. "On se fait
notre cinéma", commente l'auteur-narrateur, appréciant par exemple
la façon avec laquelle C. "pour retirer sa culotte, passe les deux
pouces sous l'élastique, se tortille pour en dégager ses hanches et ses
jambes". Une trentaine de photographies de nues viennent étoffer ce
discours amoureux, adossé aux citations littéraires et clins d'œil
picturaux, de Malherbe à Picasso, de Proust à Genet, de Bataille à
Warhol…
Un récit tout imprégné de poésie érotique, de charme irrésistible,
mais qui ne manque pas de prétention aussi, qu'il faut rapprocher de la
publication simultanée de La Vie sexuelle de Catherine M. de
Catherine Millet, compagne de Jacques Henric, dont le titre dit assez
l'objet de l'ouvrage, avec ses aspects franchement racoleurs. --Céline
Darner
Quatrième de couverture
Depuis le début des années 70, Jacques Henric photographie le corps dénudé
de Catherine M., sa femme. Pendant trente ans, il a accumulé des milliers
de clichés de celle qui est l'actrice centrale de sa vie, de ses romans.
II a choisi, pour ce livre, une trentaine de photographies qu'il commente
et auxquelles il donne sens. Ces images, non pornographiques mais pour
certaines douées d'une charge érotique, ne prétendent à aucune valeur
artistique. Elles constituent pour l'écrivain une sorte d'aide-mémoire,
de repère dans le temps, l'équivalent d'un journal intime, et très
souvent le support fantasmatique de son univers romanesque. Dans Légendes
de Catherine M., Jacques Henric poursuit et approfondit une réflexion,
entamée dans ses livres précédents, sur les liens de l'image et de l'écrit,
sur le temps, les représentations du corps, la fonction du nu, les
fortunes et les infortunes du sexe... Mais peut-être Légendes de
Catherine M. est-il avant tout un beau livre d'amour? |